Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/492

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au couvent de Sainte-Marie demander de l’ouvrage à la supérieure… elle m’a proposé d’entrer ouvrière à la journée dans une maison où je devais… surveiller… tranchons le mot… espionner…

— La misérable !…

— Et sais-tu, dit la Mayeux, sais-tu chez qui l’on me proposait d’entrer pour faire cet indigne métier ? Chez une dame de… Fremont ou de Bremont, je ne me souviens plus bien, femme excessivement religieuse, mais dont la fille, jeune dame mariée, que je devais surtout épier, me dit la supérieure, recevait les visites trop assidues d’un manufacturier.

— Que dis-tu ? s’écria Agricol, ce manufacturier serait ?…

— M. Hardy… j’avais trop de raisons pour ne pas oublier ce nom que la supérieure a prononcé… Depuis ce jour, tant d’événements se sont passés, que j’avais oublié cette circonstance. Ainsi… il est probable que cette jeune dame est celle dont on m’avait parlé au couvent.

— Et quel intérêt la supérieure du couvent avait-elle à cet espionnage ?… demanda le forgeron.

— Je l’ignore ; mais, tu le vois, l’intérêt qui la faisait agir subsiste toujours, puisque cette jeune dame a été épiée… et peut-être, à cette