Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/567

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foule irritée, qui paraissait envahir la maison.

— Venez…, s’écria le cabaretier.

Et sans donner à Olivier le temps de lui répondre, il le saisit par le bras, et ouvrant une fenêtre qui donnait sur le toit d’un appentis peu élevé, il lui dit :

— Sauvez-vous par cette fenêtre, laissez-vous glisser, et gagnez les champs ; il est temps…

Et comme le jeune ouvrier hésitait, le cabaretier ajouta avec effroi :

— Seul contre deux cents, que voulez-vous faire ? Une minute de plus et vous êtes perdu… Les entendez-vous ? Ils sont entrés dans la cour, ils montent.

En effet, à ce moment les huées, les sifflets, les cris, redoublèrent de violence ; l’escalier de bois qui conduisait au premier étage s’ébranla sous les pas précipités de plusieurs personnes, et ce cri arriva perçant et proche :

— Bataille aux Dévorants !

— Sauve-toi, Olivier, s’écria Couche-tout-Nu presque dégrisé par le danger.

À peine avait-il prononcé ces mots, que la porte de la grande salle qui précédait ce cabinet s’ouvrit avec un fracas épouvantable.

— Les voilà…, le cabaretier en joignant les mains avec effroi.