Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/568

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Puis courant à Olivier, il le poussa pour ainsi dire par la fenêtre, car, une jambe sur l’appui, l’ouvrier hésitait encore.

La croisée refermée, le tavernier revint auprès de Morok à l’instant où celui-ci quittait le cabinet pour la grande salle où les chefs des Loups venaient de faire irruption, pendant que leurs compagnons vociféraient dans la cour et dans l’escalier.

Huit ou dix de ces insensés, que l’on poussait à leur insu à ces scènes de désordre, s’étaient les premiers précipités dans la salle les traits animés par le vin et par la colère ; la plupart étaient armés de longs bâtons.

Un carrier d’une taille et d’une force herculéennes, coiffé d’un mauvais mouchoir rouge dont les lambeaux flottaient sur ses épaules, misérablement vêtu d’une peau de bique à moitié usée, brandissait une lourde pince de fer, et paraissait diriger le mouvement ; les yeux injectés de sang, la physionomie menaçante et féroce, il s’avança vers le cabinet, faisant mine de vouloir repousser Morok, et s’écriant d’une voix tonnante :

— Où sont les Dévorants ?… les Loups en veulent manger !

Le cabaretier hâta d’ouvrir la porte du cabinet en disant :