Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/586

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— Ah ! mademoiselle, c’est qu’il faut trois conditions bien rares à rencontrer chez la même personne : Savoir, pouvoir, vouloir.

— Hélas ! oui, ceux qui savent… ne peuvent pas.

— Et ceux qui peuvent, ne savent ou ne veulent pas.

— Mais M. Hardy, comment trouve-t-il tant d’avantages au bien dont il vous fait jouir ?

— Je vous expliquerai cela tout à l’heure, mademoiselle.

— Ah ! quelle bonne et douce odeur de fruits ! dit tout à coup Angèle.

— C’est que le fruitier commun n’est pas loin ; je parie que vous allez trouver encore là plusieurs de nos petits oiseaux du dortoir occupés ici, non pas à picorer, mais à travailler, s’il vous plaît.

Et Agricol, ouvrant une porte, fit entrer Angèle dans une assez grande salle, garnie de tablettes où des fruits d’hiver étaient symétriquement rangés ; plusieurs enfants de sept à huit ans, proprement et chaudement vêtus, rayonnant de santé, s’occupaient gaiement, sous la surveillance d’une femme, de séparer et de trier les fruits gâtés.

— Vous voyez, dit Agricol, partout, autant que possible, nous utilisons les enfants ; ces