Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/604

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enfin, avec ces ressources, de l’ordre et de l’économie, mes ouvriers auraient, pour vingt-cinq sous par jour, une nourriture salubre, agréable et suffisante. »

— Ah ! tout s’explique maintenant ! M. Agricol.

— Ce n’est pas tout, mademoiselle ; continuant le rôle du spéculateur au cœur sec, il se dit : « Voici mes ouvriers bien logés, bien chauffés, bien nourris avec une économie de moitié ; qu’ils soient aussi bien chaudement vêtus ; leur santé a toute chance d’être parfaite, et la santé, c’est le travail. L’association achètera donc en gros et au prix de fabrique (toujours sous ma garantie que le salaire m’assure) de chaudes et solides étoffes, de bonnes et fortes toiles, qu’une partie des femmes d’ouvriers confectionneront en vêtements aussi bien que des tailleurs. Enfin, la fourniture des chaussures et des coiffures étant considérable, l’association obtiendra un rabais notable de l’entrepreneur. » Eh bien ! mademoiselle Angèle, que dites-vous de notre spéculateur ?

— Je dis, M. Agricol, répondit la jeune fille avec une admiration naïve, que c’est à n’y pas croire, et cela est si simple, cependant !

— Sans doute, rien de plus simple que le bien… que le beau, et ordinairement, on n’y