Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/607

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quelques secours à M. Hardy. Mais qu’avez-vous, M. Agricol ? vous semblez tout pensif.

Agricol pressentait vaguement que la visite de cette femme âgée, à la figure si triste, devait avoir quelque rapport avec l’aventure de la jeune et jolie dame blonde qui, trois jours auparavant, était venue si éplorée, si émue, demander des nouvelles de M. Hardy, et qui avait appris peut-être trop tard qu’elle avait été suivie et espionnée.

— Pardonnez-moi, mademoiselle, dit Agricol à Angèle ; mais la présence de cette femme me rappelait une circonstance dont je ne puis malheureusement pas vous parler, car ce n’est pas mon secret à moi seul.

— Oh ! rassurez-vous, M. Agricol, répondit la jeune fille en souriant, je ne suis pas curieuse, et ce que vous m’apprenez m’intéresse tant que je ne désire pas vous entendre parler d’autre chose.

— Eh bien ! donc, mademoiselle, quelques mots encore, et vous serez, comme moi, au courant de tous les secrets de notre association…

— Je vous écoute, M. Agricol.

— Parlons toujours au point de vue du spéculateur intéressé. Il se dit : « Voici mes ouvriers dans les meilleures conditions possibles