Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/609

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ce qui sort de leurs mains soit un chef-d’œuvre… alors, mon but est atteint. Eh bien ! intéressons mes ouvriers dans les bénéfices que me procureront leur économie, leur activité, leur zèle, leur habileté : mieux ils fabriqueront, mieux je vendrai ; meilleure sera leur part et la mienne aussi. »

— Ah ! maintenant je comprends, M. Agricol.

— Et notre spéculateur spéculait bien ; avant d’être intéressé, l’ouvrier se disait : « Peu m’importe, à moi, qu’à la journée je fasse plus, qu’à la tache je fasse mieux. Que m’en revient-il ? Rien ! Eh bien ! à strict salaire, strict devoir. Maintenant, au contraire, j’ai intérêt à avoir du zèle, de l’économie. Oh ! alors, tout change ; je redouble d’activité, je stimule celle des autres ; un camarade est-il paresseux, cause-t-il un dommage quelconque à la fabrique, j’ai le droit de lui dire : Frère, nous souffrons tous plus ou moins de ta fainéantise ou du tort que tu fais à la chose commune. »

— Et alors, comme l’on doit travailler avec ardeur, avec courage, avec espérance, M. Agricol !

— C’est bien là-dessus qu’a compté notre spéculateur ; et il se dira encore : « Des trésors d’expérience, de savoir pratique, sont souvent enfouis dans les ateliers, faute de bon vouloir,