Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/614

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’éclairant de plus en plus sur ses droits et sur sa force, mais si affamé par les désastres d’une impitoyable concurrence, qu’il manque même souvent du travail dont il a peine à vivre !

Soit… les gens sérieux ne daignent pas songer à ces formidables misères.

Les hommes d’État sourient de pitié à la seule pensée d’attacher leur nom à une initiative qui les entourerait d’une popularité bienfaisante et féconde.

Soit… tous préfèrent attendre le moment où la question sociale éclatera comme la foudre ;… alors… au milieu de cette effrayante commotion qui ébranlera le monde, on verra ce que deviendront les questions sérieuses et les hommes sérieux de ce temps-ci.

Pour conjurer, ou du moins pour reculer peut-être ce sinistre avenir, c’est donc encore aux sympathies privées qu’il faut s’adresser, au nom du bonheur, au nom de la tranquillité, au nom du salut de tous.

Nous l’avons dit il y a longtemps : Si les riches savaient ! Eh bien, répétons-le, à la louange de l’humanité, lorsque les riches savent, ils font souvent le bien avec intelligence et générosité.

Tâchons de leur démontrer, à eux et à ceux-là aussi de qui dépend le sort d’une foule innombrable de travailleurs, qu’ils peuvent