Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/633

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— J’ai eu l’honneur de vous dire que c’était moi, monsieur…

— J’aurais, monsieur, une communication particulière à vous faire, dit Rodin.

— Vous pouvez parler :… monsieur est mon ami, dit M. Hardy en montrant M. de Blessac.

— Mais… c’est à vous seul… que je désirerais parler, monsieur, reprit Rodin.

M. de Blessac allait se retirer, lorsque M. Hardy d’un coup d’œil le retint et dit à Rodin avec bonté, craignant que la présence d’un tiers le blessât, s’il avait une aumône à implorer :

— Monsieur, permettez-moi de vous demander si c’est pour vous ou pour moi que vous désirez le secret de cet entretien ?

— C’est pour vous… monsieur… absolument pour vous, répondit Rodin.

— Alors, monsieur, dit M. Hardy assez étonné, vous pouvez parler ;… je n’ai pas de secrets pour monsieur…

Après un moment de silence, Rodin reprit en s’adressant à M. Hardy :

— Monsieur… vous êtes digne, je le sais, du grand bien que l’on dit de vous… et, comme tel… vous méritez la sympathie de tout honnête homme.

— Je le crois… monsieur.