Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/648

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— Qui t’a dit ?…

— Oh ! quelqu’un qui le sait… et qui a dit vrai, trop vrai… Oui, le fils de l’empereur lutte de toutes ses forces contre une mort précoce ; les yeux tournés vers la France… il attend… il attend… et personne ne vient ;… personne… non… Parmi tous ces hommes que son père a faits aussi grands qu’ils étaient petits… pas un, non, pas un ne songe à cet enfant sacré qu’on étouffe et qui… meurt…

— Et toi… tu y songes…

— Oui ; mais pour y songer il a fallu que je sache… oh ! à n’en point douter, car ce n’est pas à la même source que j’ai pris tous mes renseignements, il a fallu que je sache que le sort cruel de cet enfant… à qui j’ai aussi prêté serment, moi ; car un jour, je vous l’ai dit, l’empereur, fier et tendre père, me le montrant dans son berceau, m’a dit :

« — Mon vieil ami, tu seras au fils comme tu as été au père ; car, qui nous aime… aime notre France… »

— Oui… je le sais… bien des fois tu m’as rappelé ces paroles, et comme toi… j’ai été ému…

— Eh bien ! mon père, si, instruit de ce que souffre le fils de l’empereur, j’avais vu… et vu avec certitude, les preuves les plus évidentes