Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/664

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ment de son marteau de forgeron le marteau du tailleur de pierre.

— Fer contre fer… marteau contre marteau, ça me va, dit le carrier.

— Il ne s’agit pas de ce qui vous va, répondit Agricol en se contenant à peine, vous avez brisé nos fenêtres, épouvanté nos femmes, et blessé… peut-être à mort… le plus vieil ouvrier de la fabrique, qui en cet instant est entre les bras de son fils (et la voix d’Agricol s’altéra malgré lui) ; c’est assez, je crois.

— Non ! les Loups ont plus faim que ça, répondit le carrier, il faut que vous sortiez d’ici… tas de capons… et que vous veniez là, dans la plaine, faire bataille.

— Oui ! oui ! bataille !… qu’ils sortent !… cria la foule hurlant, sifflant, agitant ses bâtons et rétrécissant encore en se bousculant le petit espace qui la séparait de la porte.

— Nous ne voulons pas de la bataille, répondit Agricol ; nous ne sortirons pas de chez nous ; mais si vous avez le malheur de passer ceci (et Agricol, jetant sa casquette sur le sol, y appuya son pied d’un air intrépide), oui, si vous passez ceci, alors vous nous attaquerez chez nous… et vous répondrez de tout ce qui arrivera.

— Chez toi ou ailleurs, nous aurons bataille ;