appuyait son front sur le creux de la poitrine de son adversaire.
— Le Loup va casser les dents au Dévorant, qui ne dévorera plus rien, dit le carrier.
— Tu n’es pas un vrai Loup, répondit le forgeron en redoublant d’efforts ; les vrais Loups sont de braves compagnons qui ne se mettent pas dix contre un…
— Vrai ou faux, je te casserai les dents.
— Et moi la patte.
Ce disant, le forgeron imprima un mouvement si violent à la jambe du carrier, que celui-ci poussa un cri de douleur atroce, et avec la rage d’une bête féroce, allongeant brusquement la tête, il parvint à mordre Agricol sur le côté du cou.
À cette morsure aiguë, le forgeron fit un mouvement qui permit au carrier de dégager sa jambe ; alors, par un effort surhumain, il se précipita de tout son poids sur Agricol, le fit chanceler, trébucher et tomber sous lui.
À ce moment, la mère d’Angèle, penchée à une des fenêtres de la maison commune, s’écria d’une voix déchirante :
— Au secours, M. Agricol… on tue ma fille !
— Laisse-moi… et foi d’homme… nous nous battrons demain… quand tu voudras, dit Agricol d’une voix haletante.