Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/87

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daient d’une tempe à l’autre comme un seul arc, et semblaient rayer le front de cet homme d’une marque noire.

Le fond du tableau représentait aussi un ciel orageux ; mais au delà de quelques rochers on voyait la mer qui semblait à l’horizon se confondre avec les sombres nuées.

Le soleil, en frappant en plein sur ces deux remarquables figures qu’il semblait impossible d’oublier dès qu’on les avait vues, augmentait encore leur éclat.

Samuel, sortant de sa rêverie et jetant par hasard les yeux sur ces portraits, en fut frappé ; ils paraissaient vivants…

— Quelles nobles et belles figures ! s’écria-t-il en s’approchant plus près pour les mieux examiner. Quels sont ces portraits ? ce ne sont pas ceux de la famille de Rennepont, car, selon ce que mon père m’a appris, ils sont tous dans la salle de deuil… Hélas ! ajouta le vieillard, à la grande tristesse dont leurs traits sont empreints, eux aussi, ce me semble, pourraient figurer dans la salle de deuil.

Puis, après un moment de silence, Samuel reprit :

— Songeons à tout préparer pour cette assemblée solennelle… car dix heures ont sonné.

Ce disant, Samuel disposa les fauteuils de