Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/299

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pâle clarté au milieu du sanctuaire, dont les bas côtés disparaissaient noyés dans l’ombre.

À leur brusque entrée dans cette immense cathédrale, sombre, silencieuse et déserte, les plus audacieux restèrent interdits, presque craintifs, devant la grandeur imposante de cette solitude de pierre.

Les cris, les menaces expirèrent aux lèvres de ces furieux. On eût dit qu’ils redoutaient d’éveiller les échos de ces voûtes énormes… de ces voûtes noires, d’où suintait une humidité sépulcrale, qui glaça leurs fronts enflammés de colère, et tomba sur leurs épaules comme une froide chape de plomb.

La tradition religieuse, la routine, les habitudes ou les souvenirs d’enfance, ont tant d’action sur certains hommes, qu’à peine entrés, plusieurs compagnons du carrier se découvrirent respectueusement, inclinèrent leur tête nue, et marchèrent avec précaution, afin d’amortir le bruit de leurs pas sur les dalles sonores.

Puis ils échangèrent quelques mots d’une voix basse et craintive.

D’autres cherchant timidement des yeux à une hauteur incommensurable les derniers arceaux de ce vaisseau gigantesque alors perdus dans l’obscurité, se sentaient presque effrayés de