Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/319

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père, on n’a vu d’inquiétudes et d’angoisses pareilles aux siennes.

— Aussi, dit amèrement le plus jeune prêtre, est-il pénible de penser que Sa Révérence le père Rodin a été un sujet de scandale en raison de ses refus obstinés de faire avant-hier une confession publique, lorsque son état parut si désespéré, qu’entre deux accès de son délire on crut devoir lui proposer les derniers sacrements.

— Sa Révérence a prétendu n’être pas aussi mal qu’on le supposait, reprit un des pères, et qu’il accomplirait ses derniers devoirs lorsqu’il en sentirait la nécessité.

— Le fait est que depuis trois jours qu’on l’a amené ici mourant… sa vie n’a été, pour ainsi dire, qu’une longue et douloureuse agonie ; et pourtant il vit encore.

— Moi, je l’ai veillé pendant les trois premiers jours de sa maladie, avec M. Rousselet, l’élève du docteur Baleinier, reprit le plus jeune père ; il n’a presque pas eu un moment de connaissance, et lorsque le Seigneur lui accordait quelques instants lucides, il les employait en emportements détestables contre le sort qui le clouait sur son lit.

— On affirme, reprit l’autre révérend père, que le père Rodin aurait répondu à monsei-