Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/321

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d’autres avenues, on voyait une grande table ronde en pierre ; un homme, aussi vêtu du costume ecclésiastique, était agenouillé sur cette table ; on lui avait attaché sur le dos et sur la poitrine deux grands écriteaux.

L’un portait ce mot écrit en grosses lettres :

insoumis.

L’autre :

charnel.

Le révérend père qui subissait, selon la règle, à l’heure de la promenade, cette niaise et humiliante punition d’écolier, était un homme de quarante ans, à la carrure d’Hercule, au cou de taureau, aux cheveux noirs et crépus, au visage basané ; quoique, selon l’usage, il tînt constamment et humblement les yeux baissés, on devinait, à la rude et fréquente contraction de ses gros sourcils, que son ressentiment intérieur était peu d’accord avec son apparente résignation, surtout lorsqu’il voyait s’approcher de lui les révérends pères qui en assez grand nombre et toujours trois par trois ou isolément se promenaient dans les allées aboutissant au rond-point où il était exposé.

Lorsqu’ils passèrent devant ce vigoureux pénitent, les trois révérends pères dont nous avons parlé, obéissant à un mouvement d’une