Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/437

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Et elle s’agenouilla devant le petit réchaud rempli de charbon ; mais Céphyse, prenant sa sœur par-dessous les bras, l’obligea de se relever, en lui disant :

— Laisse-moi allumer le feu ;… cela me regarde…

— Mais, Céphyse

— Tu sais, pauvre sœur, combien l’odeur du charbon te fait mal à la tête.

À cette naïveté, car la reine Bacchanal parlait sérieusement, les deux sœurs ne purent s’empêcher de sourire tristement.

— C’est égal, reprit Céphyse. À quoi bon… te donner une souffrance de plus… et plus tôt ?

Puis montrant à sa sœur la paillasse encore un peu garnie, Céphyse ajouta :

— Tu vas te coucher là, bonne petite sœur, lorsque le fourneau sera allumé, je viendrai m’asseoir à côté de toi.

— Ne sois pas longtemps… Céphyse.

— Dans cinq minutes c’est fait.

Le bâtiment élevé sur la rue était séparé par une cour étroite du corps de logis où se trouvait le réduit des deux sœurs, et le dominait tellement, qu’une fois le soleil disparu derrière de hauts pignons, la mansarde devint assez obscure ; le jour voilé de la fenêtre aux carreaux presque opaques, tant ils étaient sordi-