Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/438

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des, éclairait faiblement la vieille paillasse à carreaux bleus et blancs, sur laquelle la Mayeux, vêtue d’une robe en lambeaux, se tenait à demi couchée. S’accoudant alors sur son bras gauche, le menton appuyé dans la paume de sa main elle se mit à regarder sa sœur avec une expression déchirante.

Céphyse, agenouillée devant le réchaud, le visage penché vers le noir charbon au-dessus duquel voltigeait déjà çà et là une petite flamme bleuâtre… Céphyse soufflait avec force sur un peu de braise allumée, qui jetait sur la pâle figure de la jeune fille des reflets ardents.

Le silence était profond…

L’on n’entendait pas d’autre bruit que celui du souffle haletant de Céphyse, et, par intervalles, la légère crépitation du charbon, qui, commençant à s’embraser, exhalait déjà une odeur fade et écœurante.

Céphyse, voyant le réchaud complètement allumé et se sentant déjà un peu étourdie, se releva et dit à sa sœur en s’approchant d’elle :

— C’est fait…

— Ma sœur, reprit la Mayeux en se mettant à genoux sur la paillasse pendant que Céphyse était encore debout, comment allons-nous nous placer ? Je voudrais bien être tout près de toi… jusqu’à la fin…