Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/439

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— Attends, dit Céphyse en exécutant à mesure les mouvements dont elle parlait, je vais m’asseoir au chevet de la paillasse, adossée au mur ; maintenant, petite sœur, viens, couche-toi là… Bon… appuie ta tête sur mes genoux… et donne-moi ta main… Es-tu bien ainsi ?

— Oui, mais je ne peux pas te voir.

— Cela vaut mieux… Il paraît qu’il y a un moment, bien court… il est vrai… où l’on souffre beaucoup… Et…, ajouta Céphyse d’une voix émue, autant ne pas nous voir souffrir.

— Tu as raison, Céphyse

— Laisse-moi baiser une dernière fois tes beaux cheveux, dit Céphyse en pressant contre ses lèvres la chevelure soyeuse qui couronnait le pâle et mélancolique visage de la Mayeux, et puis après, nous nous tiendrons tranquilles…

— Sœur… ta main…, dit la Mayeux, une dernière fois ta main… et après, comme tu le dis, nous ne bougerons plus… et nous n’attendrons pas longtemps, je crois, car je commence à me sentir étourdie ;… et toi… sœur ?

— Moi… pas encore, dit Céphyse, je ne m’aperçois… que de l’odeur du charbon.

— Tu ne prévois pas à quel cimetière on