Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/446

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ouvrez !… ouvrez !

— On va entrer… me sauver… moi ;… et ma sœur morte… Oh ! non… je n’aurai pas la lâcheté de lui survivre.

Telle fut la dernière pensée de Céphyse.

Usant de tout ce qui lui restait de forces pour courir à la fenêtre, elle l’ouvrit… et au moment où la porte à demi brisée cédait sous un vigoureux effort… la malheureuse créature se précipita dans la cour, du haut de ce troisième étage. À cet instant, Adrienne et Agricol paraissaient au seuil de la chambre.

Malgré l’odeur suffocante du charbon, mademoiselle de Cardoville se précipita dans la mansarde, et, voyant le réchaud, s’écria :

— La malheureuse enfant !… elle s’est tuée !…

— Non… elle s’est jetée par la fenêtre, s’écria Agricol, car il avait vu, au moment où la porte se brisait, une forme humaine disparaître par la croisée où il courut.

— Ah !… c’est affreux, s’écria-t-il bientôt.

Et poussant un cri déchirant, il mit sa main devant ses yeux et se retourna pâle, terrifié, vers mademoiselle de Cardoville.

Mais se méprenant sur la cause de l’épouvante d’Agricol, Adrienne, qui venait d’apercevoir la Mayeux à travers l’obscurité, répondit :