Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/459

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— Malgré ses torts, sa fin m’a profondément émue ; car elle a avoué ses fautes avec des regrets déchirants. Parmi ses aveux, elle m’a dit avoir intercepté cette lettre, dans laquelle vous me demandiez une entrevue qui pouvait sauver la vie de votre sœur.

— Cela est vrai, mademoiselle… Tels étaient les termes de ma lettre, mais quel intérêt avait-on à vous la cacher ?

— On craignait de vous voir revenir auprès de moi, mon bon ange gardien… vous m’aimiez si tendrement… Mes ennemis ont redouté votre fidèle affection, merveilleusement servie par l’admirable instinct de votre cœur… Ah ! je n’oublierai jamais combien était méritée l’horreur que vous inspirait un misérable que je défendais contre vos soupçons.

— M. Rodin ?… dit la Mayeux en frémissant.

— Oui…, répondit Adrienne ; mais ne parlons pas maintenant de ces gens-là… Leur odieux souvenir gâterait la joie que j’éprouve à vous voir renaître… car votre voix est moins faible, vos joues se colorent un peu. Dieu soit béni ; je suis si heureuse de vous retrouver !… Si vous saviez tout ce que j’espère, tout ce que j’attends de notre réunion, car nous ne nous quitterons plus, n’est-ce pas ? Oh ! promettez-le-moi… au nom de notre amitié.