Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je suis à vos ordres, mademoiselle, répondit Adrienne avec beaucoup de douceur et de simplicité.

À la vue du minois conquérant et décidé de Rose-Pompon, en entendant sa provocation à mademoiselle de Cardoville, le digne Agricol, après quelques mots tendrement échangés avec la Mayeux, ouvrit des oreilles énormes et resta un moment interdit de l’effronterie de la grisette ; puis, s’avançant vers elle, il lui dit tout bas en la tirant par la manche :

— Ah çà, est-ce que vous êtes folle ? Savez-vous à qui vous parlez ?

— Eh bien ! après ? est-ce qu’une jolie femme n’en vaut pas une autre ?… Je dis cela pour madame… On ne me mangera pas, je suppose, répondit tout haut et crânement Rose-Pompon ; j’ai à causer avec… madame ;… je suis sûre qu’elle sait de quoi et pourquoi… Sinon, je vais le lui dire : ça ne sera pas long.

Adrienne, craignant quelque explosion ridicule au sujet de Djalma en présence d’Agricol, fit un signe à ce dernier, et répondit à la grisette :

— Je suis prête à vous entendre, mademoiselle, mais pas ici… Vous comprenez pourquoi…