Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/520

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de ces machinations. Une dernière joie lui était réservée…

En fait de bonheur… rien ne rend pénétrant… comme le bonheur : Adrienne devina aux dernières paroles de la Mayeux qu’il n’y avait plus de secret entre l’ouvrière et le forgeron ; aussi ne put-elle s’empêcher de crier en entrant :

— Ah ! ce jour est le plus beau de ma vie… car je ne suis pas seule à être heureuse.

Agricol et la Mayeux se retournèrent vivement.

— Mademoiselle, dit le forgeron, malgré la promesse que je vous ai faite, je n’ai pu cacher à Madeleine que je savais qu’elle m’aimait.

— Maintenant que je ne rougis plus de cet amour devant Agricol, comment en rougirais-je devant vous, mademoiselle, devant vous qui, tout à l’heure encore, me disiez : « Soyez fière de cet amour… car il est noble et pur ?… » dit la Mayeux.

Et le bonheur lui donna la force de se lever et de s’appuyer sur le bras d’Agricol.

— Bien ! bien ! mon amie, lui dit Adrienne en allant à elle et l’entourant d’un de ses bras afin de la soutenir aussi, un moment seulement pour excuser une indiscrétion que vous pour-