Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/527

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yeux, afin de lire les numéros de la rue à l’aide de la lueur de ses lanternes.

Au bout de quelques moments de marche, la voiture s’arrêta de nouveau.

— J’ai dépassé le no 50, et voilà une petite porte à auvent, dit le cocher ; est-ce celle-là ?

— Oui… dit la voix. Maintenant, avancez une vingtaine de pas, puis vous vous arrêterez.

— Allons, bon, encore…

— Ensuite, vous descendrez de votre siége et vous irez frapper deux fois trois coups à la petite porte que nous allons dépasser… Vous comprenez bien ?… Deux fois trois coups.

— C’est donc ça que vous me donnez comme pourboire ? s’écria le cocher exaspéré.

— Quand vous m’aurez reconduit au faubourg Saint-Germain, où je demeure, vous aurez un bon pourboire, si vous êtes intelligent.

— Bon… maintenant, au faubourg Saint-Germain… Plus que ça de ruban de queue, merci ! dit le cocher avec une colère contenue. Moi qui avais épouffé mes chevaux pour être sur le boulevard à la sortie du spectacle, nom… de nom…

Puis faisant contre fortune bon cœur, et comptant sur le dédommagement du pourboire, il reprit :