Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/223

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nel panier de bois, et sous son bras un plumeau.

Rien ne met plus en gaieté que le bonheur ; aussi, quoique son arrivée fût assez inopportune, un éclat de rire frais et charmant sortant des lèvres fleuries de Rose et de Blanche accueillit cette apparition grotesque.

Jocrisse faisant rire les filles du maréchal, depuis si longtemps attristées, Jocrisse eut droit, à l’instant, à l’indulgence du maréchal, qui lui dit avec bonne humeur :

— Que veux-tu, mon garçon ?

— M. le duc, ce n’est pas moi ! répondit Jocrisse en mettant la main sur sa poitrine, comme s’il eût fait un serment ; de sorte que son plumeau s’échappa de dessous son bras.

Les rires des deux jeunes filles redoublèrent.

— Comment, ce n’est pas toi ? dit le maréchal.

— Ici, Rabat-Joie ! cria Dagobert, car le digne chien semblait avoir un secret et mauvais pressentiment à l’endroit du niais supposé, et s’approchait de lui d’un air fâcheux.

— Non, M. le duc, ça n’est pas moi, reprit Jocrisse, c’est le valet de chambre qui m’a dit de dire à M. Dagobert, en montant du bois, de dire à M. le duc, puisque j’en montais dans un panier, que M. Robert le demandait.