Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/79

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que l’absurdité a de contraire à la raison, tout ce que la turpitude a de bassesses ne sont pas comparables à notre manie de nous couvrir du nom de Français ! Quoi, une troupe de brigands, Clovis et ses hordes franques ! vient nous ravir nos biens, nous soumet à ses lois, nous réduit en esclavage. Les descendants de ces conquérants, pendant quatorze siècles, nous réduisent à la plus dure servitude, nous accablent d’outrages, et lorsque, enfin, nous brisons nos fers, nous avons encore l’extravagante bassesse de continuer de porter le nom de nos oppresseurs séculaires ? Sommes-nous descendants de leur sang impur ?… À Dieu ne plaise, citoyens ! Nous sommes du sang pur des Gaulois… Souffrirez-vous donc que nous ayons fait la révolution et que nous continuions de porter le nom de nos bourreaux ?… Non ! Et vous recourrez comme moi à l’autorité de la Convention nationale, afin qu’elle nous rende le nom de Gaulois, etc.[1] »

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Et maintenant, fils de Joël, moi, Jean Lebrenn, je vais ajouter la légende suivante à notre légende domestique, et joindre à nos reliques de famille le sabre d’honneur, dont mon civisme et mon patriotisme ont été récompensés en 1793.



  1. Revue rétrospective, t. I, 2e série.