Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/95

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de cette famille lorsque l’héritage Rennepont sera partagé, ils n’y auront aucun droit ?

— Aucun… la volonté formelle du testateur étant que ceux-là seulement qui, en l’année 1832, se présenteront ici munis de leur médaille héréditaire, soient admis au bénéfice de son énorme succession.

— Cette clause est d’autant plus étrange… je dirais presque injuste… que M. Rennepont savait qu’il pouvait exister des descendants des Lebrenn… parents de sa famille… après tout !

— Selon ce que m’a dit mon père, qui le tenait de notre aïeul confident de M. Rennepont, cette clause, si étrange en apparence, avait été dictée au testateur par des motifs très-plausibles, dont il donne l’explication dans son testament.

— Tout est singulier dans cette affaire… Ainsi… personne ne sait sans doute où se trouvent actuellement les descendants de M. Rennepont ?…

— Quant à moi, Bethsabée, je l’ignore absolument… Cependant mon père m’a appris que deux fois en sa vie… des héritiers Rennepont, attirés par la curiosité ou par un vague intérêt pécuniaire, se sont présentés ici, leur médaille héréditaire portant l’adresse de cette maison…

— Ils espéraient probablement pénétrer le mystère du testament de M. Rennepont… et que leur a répondu ton père ?

— Ce que je répondrais moi-même en pareille occurrence : « — Je n’ai aucune communication à vous faire. Cette maison m’appartient ; elle m’a été léguée par mon père… Je ne sais à quel propos ni dans quelle intention votre aïeul a pu désigner cette demeure à ses héritiers comme lieu de rendez-vous, à un siècle et demi de date. »

— Une pareille réponse est en effet commandée par la prudence, Samuel… Tout le monde doit ignorer de quelle valeur considérable est le dépôt dont tu es chargé.