Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 15.djvu/156

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» La Convention nationale a décrété qu’elle assisterait tout entière aux obsèques de Michel Lepelletier, assassiné pour avoir voté la mort du tyran, et que les honneurs du Panthéon seront décernés à Michel Lepelletier, et que son corps y sera déposé. »

24 JANVIER 1793. — La Convention nationale, sur le rapport de Barère, a aujourd’hui décrété l’adresse suivante au peuple français : « Citoyens, le tyran n’est plus ! Depuis longtemps les cris des victimes dont la guerre et les divisions intestines ont couvert la France et l’Europe protestaient hautement contre l’existence de Capet ; il a subi sa peine : le peuple n’a fait entendre que des acclamations pour la république et pour la liberté.

» Nous avons eu à combattre des préjugés invétérés et la superstition des siècles pour la royauté. Des incertitudes involontaires, des inquiétudes inévitables accompagnent toujours les grands changements et les révolutions aussi profondes que la nôtre : cette crise politique nous a tout à coup environnés de contradictions et d’orages. Ces scènes orageuses doivent être oubliées, il ne reste plus d’elles que le bien qu’elles ont produit par la mort du tyran et de la tyrannie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

» On nous menace d’une guerre générale, on cherche à semer la terreur dans la république… Citoyens ! vous l’avez dit : pour asservir de nouveau la France à la monarchie, il faudrait détruire la nation entière ; il faut donc renoncer à l’asservir désormais, ou s’attendre à régner sur des ruines et des déserts.

» Nous sommes sans alliés en face de l’Europe en armes ; mais les nations libres sont certaines de leur salut : la liberté fait des guerres courtes, mais terribles. Elle ne compte que des victoires…

» Qu’une fois encore la nation se lève tout entière, et les colosses vermoulus du despotisme s’écrouleront bientôt sur eux-mêmes… C’est vous tous, citoyens, qui avez contracté pour vous, pour votre postérité, l’obligation de défendre et de maintenir les droits de l’homme. C’est pour vous, c’est pour la défense de notre sainte