Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 15.djvu/313

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aristocrates de l’intérieur, annonçaient les efforts constants que faisaient leurs agents pour qu’il y eût incessamment, dans ce qu’ils appellent la grande ville, un mouvement. Eh bien ! ils auront un mouvement… mais ils l’auront organisé, régularisé par une armée révolutionnaire qui exécutera enfin ce grand mot qu’on doit à la commune de Paris : Plaçons la terreur à l’ordre du jour. C’est ainsi que disparaîtront à l’instant et les royalistes, et les modérés, et la tourbe contre-révolutionnaire qui vous agite… Les royalistes veulent du sang : eh bien ! ils auront celui des conspirateurs… des Brissot, des Marie-Antoinette… Nous ne demanderons pas leur condamnation à des vengeances illégales, mais aux tribunaux extraordinaires… Vous ne serez pas étonnés des moyens que nous vous présenterons, lorsque vous saurez que du fond de leur prison les scélérats conspirent encore, et qu’ils sont les points de ralliement de nos ennemis. Brissot a dit et imprimé qu’avant que sa tête tombât, une partie des membres de la Convention n’existerait plus, et que la montagne serait anéantie. »

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Ensuite du discours de Barère, prononcé au nom du comité de salut public, la Convention a porté les décrets suivants :

« Art. 1er. — Il y aura à Paris une force armée soldée par le trésor public, composée de six mille hommes et douze cents canonniers, destinée à comprimer les contre-révolutionnaires, à exécuter partout où besoin sera les lois révolutionnaires et les mesures de salut public qui seront dictées par la Convention nationale, et à protéger les subsistances. »

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Telle est la teneur de la loi sur les suspects : son but est généreux. Une incarcération temporaire mettra dans l’impuissance de nuire ceux-là que leur haine aveugle de la révolution pourrait pousser à des actes qu’ils payeraient de leur tête.

« Art. 1er. — Immédiatement après la publication du présent