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LES


MYSTÈRES DU PEUPLE


OU


HISTOIRE D’UNE FAMILLE DE PROLÉTAIRES


À TRAVERS LES ÂGES




LE FER DE FLÈCHE


ou


LE MARINIER PARISIEN ET LA VIERGE AU BOUCLIER.


818-912.


Des toailes des altels prises
Des toiles prises sur les autels
Faisaient braies et kamises ;
(Les Normands) faisaient culottes et chemises ;
Li provisoires se des confortent ;
Les prêtres se découragent ;
Altre pars li cors sainx porte
Autre part les corps saints ils portent,
Portent messaux et sauliers
Ils emportent missels et psautiers ;
Portent mitres e encensiers
Ils emportent mitres et encensoirs.
N’i liessent rien ke porter puissent
Ils ne laissent rien qu’ils puissent emporter
Et coue porter ils ne poent
Et ce qu’il ne peuvent emporter
En terre muchent et enfoent.
En terre ils le cachent et l’enfouissent.

(Roman de Rou, v. I, vers 145 à 180)


..... En ces temps désastreux (pendant les guerres des Normands) le serf devient libre, l’homme libre est réduit à l’état de serf ; on fait du seigneur un valet et du valet un seigneur.
(Abbon, Siège de Paris par les Normands, l. I., p. 5, Collec. des Hist. Français)


…… Souvent la fureur des North-mans fut moins inspirée par le fanatisme odinique que par la vengeance du serf révolté et par la rage de l’apostat.
(Michelet, Hist. de France, v. I., p. 395)


sommaire.


Paris au dixième siècle. — Eidiol, doyen des mariniers parisiens. — Anne-la-Douce. — Guyrion-le-Plongeur. — Rustique-le-Gai. — Le comte de Paris. — Le chantre Fultrade. — La relique. — Mœurs et navigation des pirates North-mans. — Le