Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/109

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ne sait jamais où il va ni d’où il vient. La dernière fois que je l’ai vu, il m’a dit qu’il arrivait d’Allemagne.

— Enfin, je vous préviens… faites-y attention.

Avant de quitter le tapis-franc, l’agent regarda attentivement les autres buveurs, et il dit au Chourineur, d’un ton presque affectueux :

— Te voilà, mauvais sujet ? Il y a longtemps qu’on n’a entendu parler de toi ! Tu n’as pas eu de batteries ? Tu deviens donc sage ?

— Sage comme une image, monsieur Borel ; vous savez que je ne casse guère la tête qu’à ceux qui me le demandent.

— Il ne te manquerait plus que cela, de provoquer les autres, fort comme tu es !

— Voilà pourtant mon maître, monsieur Borel — dit le Chourineur en mettant la main sur l’épaule de Rodolphe.

— Tiens ! je ne le connais pas, celui-là — dit l’agent en examinant Rodolphe.

— Et nous ne ferons pas connaissance, mon camarade — répondit celui-ci.