Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/242

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et ceux qui le craignent… ceux qui ont été malheureux et ceux qui se repentent…

— Allons, ma bonne madame Georges, je suis doublement content de ce que j’ai fait. Cette pauvre fille vous intéressera… Vous n’aurez qu’à semer pour recueillir ; vous avez deviné juste, ses instincts sont excellents.

— Ce qui m’a encore touchée, monsieur Rodolphe, c’est qu’elle ne s’est pas permis la moindre question sur vous, quoique sa curiosité dût être bien excitée. Frappée de cette réserve pleine de délicatesse, je voulus savoir si elle en avait la conscience. Je lui dis : Vous devez être bien curieuse de savoir qui est votre mystérieux bienfaiteur ? — Je le sais… — me répondit-elle avec une naïveté charmante ; — il s’appelle mon bienfaiteur.

— Ainsi donc vous l’aimerez ? Excellente femme, sa compagnie vous sera douce… Elle occupera du moins un peu votre cœur…

— Oui, je m’occuperai d’elle… comme je me serais occupé de lui — dit madame Georges d’une voix déchirante.

Rodolphe lui prit la main.