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Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/296

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de son crâne, laissait voir sa nuque grisonnante. Il portait une veste ronde et un de ces longs tabliers noirâtres dont se servent les garçons marchands de vin.

Nos trois personnages avaient à peine descendu la dernière marche de l’escalier, qu’un enfant de dix ans au plus, très-petit, l’air fin, mais maladif, boiteux et un peu contrefait, vint rejoindre Bras-Rouge, auquel il ressemblait d’une manière si frappante qu’on ne pouvait le méconnaître pour son fils.

C’était le même regard pénétrant et astucieux ; le front de l’enfant disparaissait à demi sous une forêt de cheveux jaunâtres, durs et roides comme des crins. Un pantalon marron et une blouse grise, sanglée d’une ceinture de cuir, complétaient le costume de Tortillard, ainsi nommé à cause de son infirmité ; il se tenait à côté de son père, debout sur sa bonne jambe, comme un héron au bord d’un marais.

— Justement voilà le môme — dit le Maître d’école. — Finette, le temps presse, la nuit vient… il faut profiter de ce qui reste de jour…