Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/313

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Ce danger rappela tout à fait Rodolphe à lui-même ; prompt comme l’éclair, il gravit l’humide escalier. Arrivé au faîte, il se heurta contre une porte ; en vain il voulut l’ébranler, elle resta immobile sur ses gonds de fer.

Dans cette position désespérée, son premier cri fut pour Murph.

— S’il n’est pas sur ses gardes, ce monstre va l’assassiner… et c’est moi — s’écria-t-il — moi qui aurai causé sa mort !… Pauvre Murph !…

Cette cruelle pensée exaspéra les forces de Rodolphe ; s’arc-boutant sur ses pieds et courbant les épaules, il s’épuisa en efforts inouïs contre la porte… il ne lui imprima pas le plus léger ébranlement.

Espérant trouver un levier dans le caveau, il redescendit : à l’avant-dernière marche, deux ou trois corps ronds, élastiques, roulèrent et fuirent sous ses pieds : c’étaient des rats que l’eau chassait de leurs retraites.

Rodolphe parcourut la cave à tâtons, en tous sens, ayant de l’eau jusqu’à mi-jambe ; il ne trouva rien. Il remonta lentement l’escalier, dans un sombre désespoir.