Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/394

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— Oui.

— Tiens, pourquoi donc que vous ne me l’avez pas dit plus tôt ?

— Je vous expliquerai cela plus tard…

— Un moment — dit le Chourineur d’un air triste et embarrassé, en arrêtant Murph par le bras ; — écoutez, je dois vous dire une chose… que monsieur… Rodolphe ne vous a peut-être pas dite, mais que je ne dois pas cacher au bourgeois qui veut m’employer… parce que si cela le dégoûte, autant que ce soit tout de suite… qu’après.

— Que voulez-vous dire ?

— Je veux dire…

— Eh bien ?

— Que je suis repris de justice… que j’ai été au bagne… — dit le Chourineur d’une voix sourde.

— Ah ! — fit Murph.

— Mais je n’ai jamais fait de tort à personne — s’écria le Chourineur — et je crèverais plutôt de faim que de voler… Mais j’ai fait pis que voler — ajouta le Chourineur en baissant la tête — j’ai tué… par colère… Enfin ce n’est pas tout ça — reprit-il après un