Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/417

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Rodolphe le suivit, s’appuya sur un des ais de la porte qu’il ferma…

La tuerie était sombre ; un vif rayon de lumière, tombant d’aplomb, éclairait à la Rembrandt la rude figure du Chourineur… ses cheveux blond-pâle et ses favoris roux… Courbé en deux, tenant aux dents un long couteau qui brillait dans le clair-obscur, il attirait la brebis entre ses genoux… Lorsqu’il l’y eut assujettie, il la prit par la tête, lui fit tendre le cou… et l’égorgea…

Au moment où la brebis sentit la lame, elle poussa un petit bêlement doux, plaintif, tourna son regard mourant vers le Chourineur… et deux jets de sang frappèrent le tueur au visage.

Ce cri, ce regard, ce sang dont il dégouttait causèrent une épouvantable impression à cet homme. Son couteau lui tomba des mains ; sa figure devint livide, contractée, effrayante sous le sang qui la couvrait ; ses yeux s’arrondirent, ses cheveux se hérissèrent ; puis, reculant tout à coup avec horreur, il s’écria d’une voix étouffée :

— Oh ! le sergent ! le sergent !…