Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/127

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lable qu’elle a sa source dans un sentiment généreux et élevé, puisqu’à chaque instant tu jettes un regard sur le passé… Le contraste de ces souvenirs et de ta position présente doit être en effet pour toi un supplice continuel… Pardon, à mon tour, pauvre enfant !

— Vous, mon bon père… me demander pardon !… et de quoi, grand Dieu ?

— De n’avoir pas prévu tes susceptibilités… D’après l’excessive délicatesse de ton cœur, j’aurais dû les deviner… Et pourtant… que pouvais-je faire ?… Il était de mon devoir de te reconnaître solennellement pour ma fille… alors ces respects, dont l’hommage t’est si douloureux, venaient nécessairement t’entourer…

— Oui, mais j’ai eu un tort… j’ai été, vois-tu, trop orgueilleux de toi… j’ai trop voulu jouir du charme que ta beauté, que ton esprit, que ton caractère inspiraient à tous ceux qui t’approchaient… J’aurais dû cacher mon trésor… vivre presque dans la retraite avec Clémence