Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/155

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de félicité où tu vas marcher désormais… car enfin, si un jour tu es mère, ce ne sera pas seulement pour toi qu’il te faudra être heureuse…

— Ah ! — s’écria Fleur-de-Marie avec un cri déchirant, car ce mot de mère la réveilla du songe enchanteur qui la berçait — mère !… moi ?… Oh ! jamais !… je suis indigne de ce saint nom… Je mourrais de honte devant mon enfant… si je n’étais pas morte de honte devant son père… en lui faisant l’aveu du passé…

— Que dit-elle, mon Dieu !… — s’écria Rodolphe, foudroyé par ce brusque changement…

— Moi mère ! — reprit Fleur-de-Marie avec une amertume désespérée — moi respectée, moi bénie par un enfant innocent et candide ! Moi autrefois l’objet du mépris de tous ! moi profaner ainsi le nom sacré de mère… oh ! jamais… Misérable folle que j’étais de me laisser entraîner à un espoir indigne !…