Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/162

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Ces deux amers et brûlants ressentiments, exaltés l’un par l’autre, devaient, par une logique fatale, amener son inébranlable résolution de prendre le voile. Vous le savez, mon amie, en combattant ce dessein de toutes les forces de notre adoration pour elle, nous ne pouvions nous dissimuler que sa digne et courageuse conduite eût été la nôtre… Que répondre à ces mots terribles :

J’aime trop le prince Henri pour lui donner une main touchée par les bandits de la Cité…

Elle a dû se sacrifier à ses nobles scrupules, au souvenir ineffaçable de sa honte ; elle l’a fait vaillamment… elle a renoncé aux splendeurs du monde, elle est descendue des marches d’un trône pour s’agenouiller, vêtue de bure, sur la dalle d’une église ; elle a croisé ses mains sur sa poitrine, courbé sa tête angélique… et ses beaux cheveux blonds que j’aimais tant et que je conserve comme un trésor… sont tombés tranchés par le fer…