Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/22

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me demanda en souriant des nouvelles de son cousin des temps passés. Je lui avouai alors notre supercherie, lui disant que le beau page du seizième siècle était simplement mon neveu, le prince Henri d’Herkaüsen-Oldenzaal, actuellement âgé de vingt et un ans, capitaine aux gardes de S. M. l’empereur d’Autriche, et en tout, sauf le costume, fort ressemblant d’ailleurs à son portrait. À ces mots, la princesse Amélie — ajouta ma tante — rougit et redevint sérieuse, comme elle l’est presque toujours. Depuis, elle ne m’a naturellement jamais reparlé du tableau. Néanmoins, vous voyez, mon cher enfant, que vous ne serez pas complètement un étranger et un nouveau visage pour votre cousine, comme dit le grand-duc. Ainsi donc rassurez-vous, et soutenez l’honneur de votre portrait — ajouta ma tante en souriant.

Cette conversation avait eu lieu, je vous l’ai dit, mon cher Maximilien, la veille du jour où je devais être présenté à la princesse ma cousine ; je quittai ma tante et je rentrai chez moi.