Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dessein. Ma voiture étant arrêtée à l’entrée de l’avenue qui conduit au palais, je me penchais à la portière pour donner à mes gens ordre de retourner, lorsque le baron et la baronne Koller, qui, comme moi, se rendaient à la cour, m’aperçurent et firent aussi arrêter leur voiture. Le baron, me voyant en uniforme, me dit : « Pourrai-je vous être bon à quelque chose, mon cher prince ? que vous arrive-t-il ? Puisque vous allez au palais, montez avec nous… dans le cas où un accident serait arrivé à vos chevaux. »

Rien ne m’était plus facile, n’est-ce pas, mon ami, que de trouver une défaite pour quitter le baron et regagner l’abbaye ? Eh bien ! soit impuissance, soit secret désir d’échapper à la détermination salutaire que je venais de prendre, je répondis d’un air embarrassé que je donnais ordre à mon cocher de s’informer à la grille du palais si l’on y entrait par le pavillon neuf ou par la cour de marbre. — « On entre par la cour de marbre, mon cher prince — me répondit le baron — car c’est