Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/51

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concert, en jetant par hasard les yeux du côté de la galerie, je vous ai reconnu tout de suite, malgré la différence du costume.

Puis, voulant changer sans doute un sujet de conversation qui l’embarrassait, elle me dit :

— Quel admirable talent que celui de M. Liszt, n’est-ce pas ?

— Admirable. Avec quel plaisir vous l’écoutiez !

— C’est qu’en effet il y a, ce me semble, un double charme dans la musique sans paroles : non-seulement on jouit d’une excellente exécution, mais on peut appliquer sa pensée du moment aux mélodies que l’on écoute, et qui en deviennent pour ainsi dire l’accompagnement… Je ne sais si vous me comprenez, mon cousin ?

— Parfaitement. Les pensées sont alors des paroles que l’on met mentalement sur l’air que l’on entend.