Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/57

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on eût dit qu’ils reflétaient le bonheur ineffable du prince et de madame d’Harville.

Ce jour-là ma cousine fut très-gaie, très-causante. Je lui donnai le bras dans une promenade que l’on fit après dîner dans les jardins du palais, magnifiquement illuminés. Elle me dit, à propos du mariage de son père :

— Il me semble que le bonheur de ceux que nous chérissons nous est encore plus doux que notre propre bonheur ; car il y a toujours une nuance d’égoïsme dans la jouissance de notre félicité personnelle.

Si je vous cite entre mille cette réflexion de ma cousine, mon ami, c’est pour que vous jugiez du cœur de cette créature adorable, qui a, comme son père, le génie de la bonté.

Quelques jours après le mariage du grand-duc, j’eus avec lui une assez longue conversation ; il m’interrogea sur le passé, sur mes projets d’avenir ; il me donna les conseils les plus