Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/63

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Ces pensées me devinrent d’autant plus pénibles que le moment de mon départ approchait. Ma cousine remarqua bientôt le changement qui s’était opéré en moi. La veille du jour où je la quittai, elle me dit que depuis quelque temps elle me trouvait sombre, préoccupée. Je tâchai d’éluder ces questions ; j’attribuai ma tristesse à un vague ennui.

— Je ne puis vous croire — me dit-elle ; — mon père vous traite presque comme un fils, tout le monde vous aime ; vous trouver malheureux serait de l’ingratitude.

— Eh bien ! — lui dis-je sans pouvoir vaincre mon émotion — ce n’est pas de l’ennui, c’est du chagrin, oui, c’est un profond chagrin que j’éprouve.

— Et pourquoi ? que vous est-il arrivé ? — me demanda-t-elle avec intérêt.

— Tout à l’heure, ma cousine, vous m’avez dit que votre père me traitait comme un fils…