Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/93

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enthousiaste de toi ; et cette éducation a encore augmenté l’influence presque irrésistible que tu exerces autour de toi sans t’en douter.

— Mon père… vos louanges me rendent confuse.

— Je dis la vérité, rien que la vérité. En veux-tu des exemples ? Parlons hardiment du passé, c’est un ennemi que je veux combattre corps à corps, il faut le regarder en face. Eh bien ! te souviens-tu de la Louve, de cette courageuse femme qui t’a sauvée ? Rappelle-toi cette scène de la prison que tu m’as racontée : une foule de détenues plus stupides encore que méchantes s’acharnaient à tourmenter une de leurs compagnes faible et infirme, leur souffre-douleur : tu parais, tu parles… et voilà qu’aussitôt ces furies, rougissant de leur lâche cruauté envers leur victime, se montrent aussi charitables qu’elles avaient été méchantes ? N’est-ce donc rien, cela ? Enfin, est-ce, oui ou non, grâce à toi