Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/143

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tout à coup un cri douloureux, convulsif, horrible, un cri paraissant arraché du fond des entrailles, retentit dans le silence de cette maison.

Rodolphe tressaillit.

Par un mouvement plus rapide que la pensée, il courut à la porte et sonna violemment.

— Qu’avez-vous, monsieur ? — dit le portier surpris.

— Ce cri… — dit Rodolphe — vous ne l’avez donc pas entendu ?

— Si, monsieur. C’est sans doute quelque pratique à qui M. César Bradamanti arrache une dent… peut-être deux.

Cette explication était vraisemblable ; pourtant elle ne satisfit pas Rodolphe.

Le cri terrible qu’il venait d’entendre ne lui semblait pas seulement une exclamation de douleur physique, mais aussi, si cela peut se dire… un cri de douleur morale…

Son coup de sonnette avait été d’une extrême violence.

On n’y répondit pas d’abord.