Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/188

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Sachant que les héros de prédilection du grand-duc étaient Gustave-Adolphe, Charles XII et le grand Frédéric (Maximilien-Rodolphe avait l’honneur d’appartenir de très-près à la maison royale de Brandebourg), Rodolphe pensait avec raison que son père, qui professait une admiration profonde pour ces rois-capitaines toujours bottés et éperonnés, chevauchant et guerroyant, regarderait son fils comme perdu s’il le croyait capable de vouloir remplacer dans sa cour la gravité tudesque par les mœurs faciles et licencieuses de la Régence. Un an… dix-huit mois se passèrent ainsi ; Murph n’était pas encore de retour, quoiqu’il annonçât prochainement son arrivée.

Sa première répugnance vaincue par l’obséquiosité de l’abbé, Rodolphe profita des enseignements scientifiques de son précepteur, et acquit sinon une instruction très-étendue, au moins des connaissances superficielles, qui, jointes à un esprit naturel, vif et sagace, lui permettaient de passer pour beaucoup plus instruit qu’il ne l’était réellement, et de faire le plus grand honneur aux soins de l’abbé.