Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/206

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pondre plus sûrement et plus secrètement, ils convinrent d’un chiffre.

Cette précaution seule prouve que Sarah avait à entretenir son frère d’autre chose que de son amour pour Rodolphe. En effet, cette femme égoïste, froide, ambitieuse, n’avait pas senti se fondre les glaces de son cœur à l’embrasement de l’amour passionné qu’elle avait allumé.

La maternité ne fut pour elle qu’un moyen d’action de plus sur Rodolphe, et n’attendrit pas même cette âme d’airain. La jeunesse, le fol amour, l’inexpérience de ce prince presque enfant, si perfidement attiré dans une position inextricable, lui inspiraient à peine de l’intérêt ; dans ses intimes confidences à Tom, elle se plaignait avec dédain et amertume de la faiblesse de cet adolescent, qui tremblait devant le plus paterne des princes allemands, qui vivait bien long-temps !

En un mot, cette correspondance entre le frère et la sœur dévoilait clairement leur égoïsme intéressé, leurs ambitieux calculs, leur impatience… presque homicide, et met-