Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/301

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Cette pensée redoubla la fureur du marquis.

Il leva ses deux poings crispés vers le ciel ; puis, passant sa main brûlante sur ses yeux, et sentant la nécessité de rester calme devant ses gens, il rentra dans sa chambre à coucher avec une apparente tranquillité : il y trouva Joseph.

— Eh bien ! les fusils ?

— Les voilà, monsieur le marquis ; ils sont en parfait état.

— Je vais m’en assurer… Ma femme a-t-elle sonné ?

— Je ne sais pas, monsieur le marquis.

— Va t’en informer.

Le valet de chambre sortit.

M. d’Harville se hâta de prendre dans la boîte à fusils une petite poire à poudre, quelques balles, des capsules ; puis il referma le nécessaire et garda la clef ; il alla ensuite à la panoplie, y prit une paire de pistolets de Manton de demi-grandeur, les chargea et les fit facilement entrer dans les poches de sa longue redingote de matin.