Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/99

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— Ah bien oui ! il n’oserait pas… Nous le tenons… Nous savons où demeure sa margot ; et s’il nous disait quelque chose, nous le menacerions d’éventer la mèche… Et puis, pour ses mauvais 12 fr., qui est-ce qui se chargerait de son ménage ? Une femme du dehors ? nous lui rendrions la vie trop dure à celle-là. Mauvais ladre, va ! Enfin, monsieur, croiriez-vous qu’il a eu la petitesse de regarder à son bois, et d’éplucher le nombre de bûches qu’on a dû brûler en l’attendant ?… C’est quelque parvenu, bien sûr, quelque rien du tout enrichi… Ça vous a une tête de seigneur et un corps de gueux ; ça dépense par ci, ça lésine par là. Je ne lui veux pas d’autre mal ; mais ça m’amuse drôlement que sa particulière le fasse aller… Je parie que demain ce sera encore la même chose. Je vas prévenir l’écaillère qui était ici l’autre fois ; ça nous amusera. Si la petite dame vient, nous verrons si c’est une brunette ou une blondinette, et si elle est gentille. Dites donc, monsieur… quand on songe qu’il y a un benêt de mari là-dessous !… C’est joliment farce, n’est-ce pas ? Mais ça le regarde, ce pauvre cher homme. Enfin demain nous verrons la